2 Şubat 2012 Perşembe

pour une mise en relief des problemes traductionnels dans le cadre de la communication linguistique et de la didactique des langues (mç)


İletişim ortamlarında yaşanan çeviri sorunlarıyla yöntemlerini irdeleyen ve çevirinin dil öğretiminde kapladığı yere geniş bir izdüşüm sağlayan bu çalışmada, iyi bir çevirinin kaynak ve hedef dilin iyi bilinmesinden geçtiği, dilbilimsel yaklaşımla ortaya çıkarılmaya çalışıldı. Dil öğretimi sürecinde yalnızca araç ve tamamlayıcı bir alıştırma olarak kabul edilen çevirinin kuramsal ve yöntemsel sorunları üzerinde duruldu. Uygulamalı dilbilimin, dilbilimsel kuramlarla dil öğretimindeki yöntemsel gereksinimler arasında üstlendiği kavşak işlevine değinildi.
Ayrıca, çeviri sorunlarını aşmak için çevirinin ‘kendi içinde ve kendisi için’ incelenmesi gerektiği ve ülküsel bir çeviri için iki dil bilgisinin tek başına yeterli olmayacağı, öğrenciye karşılaştırmalı/karşıtsal alıştırmaları yaptırmanın yanısıra, dil olgularına ilişkin (eşdeğerlik, örtüşmezlik, biçimsel/biçemsel yapı, yananlamsal/göndergesel kurgu, anlamsal aktarım, iletişimsel durum, sosyo-kültürel bağlam, derin yapı, vb. gibi) bir dizi kavramın da derinliğine öğretilmesi gerektiği önerilmektedir.

Introduction


Du point de vue des relations intercommunicationnelles, notre époque est celle de la traduction. Celle-ci est une des composantes essentielles du mécanisme de communication contemporaine. La traduction est une activité qui permet le transfert d’une information entre locuteurs et auditeurs qui emploient des langues différentes par l'intermédiare de messages écrits ou oraux; autrement dit elle est une opération de transformation des unités sémantiques et stylistiques d'une langue-source en unités sémantiques et stylistiques d'une langue-cible. Alors, «traduire c'est faire circuler -sous forme de messages écrits- de l'information entre locuteurs de langues différentes. Le texte, enjeu de la traduction, est donc la trace écrite d'un acte de communication relayée»[1]. La langue-source est l'objet de cette opération métacommunicationnelle.
C’est en matière de traduction que sont découvertes les nouvelles théories qui relèvent de la linguistique. Certes toute opération de traduction exige, on le sait, une série d'analyses linguistiques. Au cours de ce processus apparaissent tout naturellement les problèmes théoriques et pratiques. Les problèmes théoriques posés par la possibilité ou l'impossibilité de l'opération traduisante n'ont actuellement été résolus que dans le cadre de la science linguistique.
Dans la sphère de la linguistique, les problèmes de traduction du point de vue de la didactique des langues doivent ressortir à la traductologie, un domaine qui étudie et décrit l'acte de traduction. «La pédagogie (ou didactique) des langues et la théorie de la traduction constituent les deux domaines principaux de ce qu'il est convenu d'appeler la linguistique appliquée»[2].
La traduction n'est qu'un but pour elle-même et qu'un moyen à l'égard de la didactique des langues. Dans ce contexte, le profit de l'opération traduisante est certainement indéniable, mais elle est seulement un exercice complémentaire de l'apprentissage linguistique. La pratique traduisante et la production d'une traduction finalisent une institution pédagogique. Un ensemble didactique au sein d'un contexte pédagogique sui generis comprend les deux principes fondamentaux : “quoi enseigner?” et “comment enseigner?”. Lorsqu'ils sont transposés au plan de la traduction, ils se transforment en 'quoi traduire?' et 'comment traduire?'. L'ambiguïté de l'équivalence linguistique et fonctionnelle qui est la seule finalité de la traduction, peut être récupérée en répondant à ces questions essentielles. Ce faisant, il faut prendre en considération ce qu'est une langue. Il est bien important de savoir que «toute langue présente une organisation particulière, commente spécifiquement les références ou les faits extralinguistiques et l'univers construit par ceux-ci, les catégorise, les conceptualise et les systématise»[3]. Les langues exposent donc les faits de nature essentiellement sémio-culturelle ainsi que linguistique.
Notre  expérience et notre vision acquises dans la première langue ne nous empêchent pas d'acquérir une deuxième langue. Il reste que «apprendre une autre langue ce n'est pas mettre de nouvelles étiquettes sur des objets connus, mais s'habituer à analyser autrement ce qui fait l'objet de communications linguistiques»[4]. En ce cas, la théorie de la traduction essaie de supprimer les problèmes de divergences entre les systèmes de langues différentes en cherchant les points de contact de deux langues. «Elaborer et promouvoir les concepts opératoires ainsi qu'une stratégie globale et harmonieuse susceptible d'aplanir les difficultés métacommunicationnelles, qui tiennent aux distances tant linguistiques que culturelles existant entre une langue de départ et une langue d'arrivée, (...) figure (sic) parmi les tâches majeures de la traductologie»[5].
Avant de résoudre les problèmes de l'opération traduisante il faut donc reconnaître que les facteurs les plus importants en la matière sont des différences linguistiques, socio–culturelles et typologiques. «Il est nécessaire d'informer efficacement les apprenants de la dimension sociale, économique, historique, culturelle, etc. de la vie du peuple dont la langue assume dans une synchronie donnée, le rôle de la langue de départ»[6]. Autrement dit, la traduction est en effet une manifestation de deux cultures au moyen de deux langues. Dans l'enseignement d'une langue on vise en premier lieu à faire connaître la culture ou la civilisation de ses locuteurs, mais non à faire une traduction n’ayant pour finalité que le seul acte technique traduisant ou le transcodage. «L'enseignement de langue est aussi l'enseignement de culture»[7]. Pour agencer une traduction fonctionnelle l'étudiant doit faire des recherches visant à trouver les contrastes des systèmes linguistiques et réaliser une analyse critique sur les traductions déjà faites, puisque la traduction n'est pas une comparaison entre les systèmes. Après qu'il ait connu la mentalité de fonctionnement de deux systèmes au moins, il aura sans doute réussi à faire une opération traduisante. De ce fait on pourrait dire que «la traduction n'est pas un simple transcodage»[8] mais coïncide continuellement avec l'enseignement dans un tel carrefour ; ils vont de pair. La traduction ne peut donc être exclue complètement de l'apprentissage d'une langue étrangère. Elle peut aider à apprendre une langue. Traduire pour apprendre, et non pas seulement pour traduire, présuppose une théorie pédagogique.

1. Le problème de non-coïncidence

La traduction fait passer un message d'une langue de départ dans une langue d'arrivée. Pour faire passer un message, l'étudiant doit posséder les deux langues, en percevoir toutes les nuances bien qu’il ne soit pas facile d’en dominer toutes les caractéristiques. Car «les langues, on le sait, ne sont pas nécessairement identiques à elles-mêmes sur tout le territoire où elles se parlent»[9]. A ce point «aucune communauté un peu vaste n'est linguistiquement homogène»[10]. Une langue a donc un univers immense de compréhension avec toutes les variantes et toutes les variables que lui offre cet univers. Du fait des variantes expérimentales, «l'équivalence dans la différence est le problème cardinal du langage et le principal objet de la linguistique»[11]. Si l’on tend à assurer l'équivalence dans des environnements culturels différents, le risque est peut-être l'entropie ou la perte de l'information. Il existe dans toute opération de traduction une déperdition de sens, car il est question d'un autre public auquel est adressé le message. Pour éviter les risques d'entropie «il faut donc que l'information dénotative et connotative passe, qu'il s'agissse de la fonction référentielle, émotive, connotative, phatique, poétique, ou métalinguistique»[12]. La traduction ne vise pas à produire un discours dans la langue première. Toute traduction est, en un sens, une recréation, une nouvelle création linguistique. Le discours exprimé dans une langue-source, ne peut se placer même approximativement dans une langue-cible : le problème de non-coïncidence complète des langues reste encore devant nous. Dans l'enseignement des langues, sur le plan scolaire, avant de se livrer à la traduction, l'étudiant doit donc s'informer sur une langue et des faits extralinguistiques. Néanmoins on se doit de faire concevoir à l'étudiant qu'une langue n'est pas une nomenclature.
Après la difficulté de passage de langue à langue/de culture à culture/de civilisation à civilisation «d'autres difficultés naissent réellement des langues elles–mêmes, parce que chaque langue est une façon souvent spécifique de découper et de dénommer telle expérience non linguistique»[13]. Et alors, «il s'agit pour l'enseignant de sensibiliser les apprenants, autant que possible, à l'acte de rapprocher les individus vivant dans des aires culturelles plus ou moins différentes»[14]. Cela présuppose un certain délai d'enseignement et n'est pas perceptible pour les apprenants, mais «tout transfert de langue à langue réclame, pour être satisfaisant, un repensé et résulte nécessairement d'un effort individuel pour échapper à la contrainte très puissante qu'entraîne l'acquisition première du langage dans une communauté particulière»[15].

2. Le problème de transfert de la structure sémantique

Même si l'on fait la distinction entre l'interprétation ou traduction orale et la traduction proprement dite, la grande difficulté dans l'opération traduisante orale/non orale est d'exprimer le sens. L'étudiant se met à chercher les catégories linguistiques douées de l'universalité des formes de la connaissance entre des langues. Lorsqu'il ne les trouve pas exactement il se met, cette fois, dans l'embarras ; de là il est facilement induit en erreur. Il est dès lors du devoir de l'enseignant de donner à l'étudiant des renseignements sur l'expérience humaine et la vision du monde, qui ne sont ni uniques et ni identiques. Les valeurs axiologiques varient d'ailleurs de langue en langue. A l'élaboration d'une traduction apparaissent au  premier plan les présuppositions culturelles et les conditions de production d'un discours.
Du point de vue du transfert  de la structure sémantique d'une langue à l'autre, la traduction est une opération de transcodage qui recherche une identité ou une équivalence conceptuelle d'un code à l'autre. Cela veut dire qu'il faut trouver les dénominateurs communs des expériences humaines. Lorsqu'un message actualisé en langue première se transfère en langue seconde, la traduction est une opération cognitive et psycholinguistique profonde. Le texte traduit est la résultante de l’original, mais n'est pas la projection identique du texte-source. Si l'étudiant n'a pas un bagage cognitif suffisamment étoffé pour l'acte traductif dans les langues maternelle et seconde, ne perçoit pas bien la situation et le contexte dans une langue-source, il ne pourra pas faire autrement que de produire une mauvaise traduction ; il ne pourra pas atteindre le sens à traduire, ou causera une entropie immense et un déplacement sémantique.
«Les linguistes découvrent progressivement comment traiter les questions de sens et en particulier celle de la relation entre signification générale et signification contextuelle»[16]. Pour repérer des équivalences sémantiques aux systèmes de signes d'une langue à l'autre il faut abondamment pratiquer les analyses du texte et tendre à trouver l'équivalence contextuelle au lieu de chercher l'équivalence absolue. On peut ainsi saisir une synonymie contextuelle-situationnelle, au sein du discours-cible d'une traduction, bien que les facteurs et les composantes pertinents des contextes et des situations varient en fonction de différences entre les modes de vie des peuples. Au niveau des contraintes syntaxiques, pour fournir une interprétation sémantique valable on devra protéger les aires de variations contextuelles qui ne sont pas toujours isomorphes d'une langue à l'autre.

3. Les problèmes stylistiques et les connotations

La solution au problème de «traduire du style» résiderait dans un perfectionnement ou dans un approfondissement de toutes les informations fonctionnelles d'une langue à traduire dans tous les domaines pragmatiques. Cependant il s'agit d'une coïncidence entre le sens et le style, un élément supra-segmental faisant partie du message communiqué. Ce sont des unités indissociables et unies dans l'opération traduisante. Il est à noter que la forme et le contenu ne se distinguent pas également l'un de l'autre. En grande majorité, les signes stylistiques ne peuvent être présents dans la langue-cible. En matière stylistique l'accent est mis sur la traduction comme le texte original, mais non le texte original c’est-à-dire sans être en soi la traduction du texte original. Et pourtant, le style à traduire se situe aussi sur le plan du contenu des unités lexicales : d'où la difficulté binaire à la recherche d'une traduction idéale.
Mais de tous les problèmes rencontrés, il n'y a aucun doute que les connotations apportent à la traduction les plus ardus. Les connotations ayant des valeurs supplémentaires sont considérées comme des variantes individuelles et analysées comme une fonction sémiotique. Entre le milieu social d'une langue et le phénomène individuel de la parole se trouvent le caractère intermédiaire des connotations. «Les connotations constituent un fait collectif, ni purement individuel ni non plus totalement général ou universel, à vrai dire intermédiaire entre la parole et la langue»[17]. Rester fidèle à la traduction c'est réaliser au mieux une traduction en ayant conscience tant des faits connotatifs qu'expérimentaux et même supra-segmentaux.

4. Le thème et la version

Dans l'enseignement des langues étrangères, c’est-à-dire l’usage le plus répandu est en général la dichotomie thème-version. «Le thème et la version sont des opérations interlinguistiques dont le résultat, ou le profit, peut-être défini comme discours pédagogique»[18]. La version est un exercice de compréhension et d'expression dans le milieu linguistique de la langue maternelle. Elle est sûrement un bon apprentissage des techniques d'expression par la traduction intralinguistique. En matière de vocabulaire et de grammaire la version mobilise des connaissances passives et, en revanche, le thème suppose des connaissances actives. Le caractère pédagogique de la version et du thème se distingue de la traduction. Un texte de version mesure le niveau cognitif de l'étudiant et atteste la possession simultanée d'une culture personnelle sur l'esprit linguistique par l'étudiant même. 
Dans le cadre scolaire, à côté des erreurs morpho-syntaxiques, erreurs de grammaire, erreurs de nature stylistique, erreurs de langue maternelle, les erreurs principales en version sont, comme le signalait Ladmiral, le non-sens, le faux sens et le contresens issus des erreurs de décodage. Car l'étudiant ne paraît pas savoir assez bien sa langue-source qui lui est étrangère, considérée comme un simple code et un moyen de communication. Grâce à la version l'étudiant s'exerce et teste son degré d'acquisition de la langue-source étrangère, et voit sa faculté d'expression et son apptitude à comprendre les textes. Les problèmes sont en général les problèmes d'encodage. Il faut donc bien décoder et encoder les concepts axiologiques et syntaxiques. Les versions et les thèmes ne nous permettent pas de pénétrer jusqu'au sein de l'original. Le thème et la version sont étroitement symétriques. Celle-ci suppose une grammaire de réception permettant le décodage et celui-là, une grammaire de production correspondant à l'encodage. «La version est un test qui porte sur l'ensemble de la personnalité»[19], et «le thème n'est qu'une fixation des structures»[20]. Il est centré sur le vocabulaire ; il est réemploi des éléments linguistiques, ou transformation de vocabulaire passif en vocabulaire actif. C'est pour cette raison que des interférences lexicale, morphologique et syntaxique (ou des problèmes de transferts des caractéristiques propres à la langue d’arrivée) apparaissent surtout dans les opérations du thème. «En thème le plus important est la vérification et l'application de règles grammaticales»[21]. Pour arriver à la traduction idéale l'étudiant doit s’exercer minutieusement à la traduction pédagogique du thème-version.
En un mot, la fonction commune du thème et de la version dans le cadre scolaire est de produire, développer et maintenir chez les apprenants une capacité suffisante en langue étrangère. Alors l'enseignement de la traduction, du point de vue pédagogique, a pour but de servir à l'acquisition d'une langue étrangère. Cependant dans les études scolaires, le constat dressé est celui de l'inexistence de la systématisation d'une technique traductionnelle. Il est indispensable de se rappeler que l'enseignement de la traduction varie certainement selon les domaines ou les genres et même selon les individus visés. Pour augmenter la productivité et empêcher de commettre une faute il faut situer la pédagogie de la traduction dans le sillage des données empiriques de la linguistique (contrastive et fonctionnelle). Les bases de cette pédagogie doivent être fondées sur la réflexion et la systématisation, ce qui s'oppose à une conception de la traduction comme moyen de contrôle ; et doivent formuler à l'intérieur d'un cadre aussi large que possible une organisation cohérente, nourrie d'une approche théorique. Pour ce faire il est de tenir compte d'une connaissance approfondie des problèmes et des difficultés liés à la traduction.
Il reste que la linguistique n'a pas produit une réponse exhaustive aux problèmes traductionnels. De plus peut-on dire qu'elle tend à souligner la complexité du matériel qui est une langue, sur laquelle elle travaille et à accréditer la difficulté d'établir une théorie cohérente de la traduction, et donc à contribuer à donner l'impression que les systèmes linguistiques sont tellement différents.

5. Le contexte et la situation communicationnelle

Dans la didactique des langues étrangères on sait bien que la traduction est l'un des moyens de l'usage linguistique. La première condition pour bien traduire est de reconnaître les fonctionnements différents de la langue-source et de la langue-cible. L'étudiant doit percevoir comment une langue à traduire produit les phrases et comment les différentes unités syntaxiques et sémantiques forment leurs contacts entre elles-mêmes. Par l'intermédiaire de cette perception, l'étudiant doit employer facilement et efficacement la structure intralinguistique. Autrement dit l'étudiant a précisément à acquérir les caractéristiques des structures syntaxiques faisant des discours qui comprennent l'intention propre au locuteur. Il est ainsi possible que les étudiants actualisent des discours conformément à la situation et au contexte.
Il est indispensable de saisir la situation pour mettre en relief un sens général d'un texte à traduire. Sans situation et contexte les unités contenant deux ou plusieurs traits axiologiques pertinents créeront maints problèmes indéchiffrables ; et il est impossible de saisir une ou des fonctions dans l'énoncé ou le texte original. L'étudiant est obligé de découvrir que «tout énoncé instaure une situation de communication»[22]. Car «le sens des mots et des phrases, la valeur des structures ressortent de leur mise en équation directe avec le réel et en particulier avec une situation donnée, l'idée étant qu'il faut penser dans la langue étrangère»[23]. La traduction suppose donc les structures linguistiques en situation. Au cours de l'opération traduisante il s'agit, par ailleurs, de la comparaison de deux textes en situation. L'énoncé simple comme il va à l'école peut signifier, selon le contexte et la situation, une observation, un avertissement et même une appellation. Il est important que l'action ait lieu dans son schéma communicationnel et permettre ainsi de répondre à des questions telles : par qui? comment? qui? où? quand?, etc. Sans situation le sens des unités ne porte pas en plein sa signification.
Après avoir profondément perçu ce que contiennent les unités syntaxiques, l’étudiant tiendra compte de l'équivalence générale entre les textes ou les discours de deux langues, produits  dans une situation au lieu de chercher la coïncidence d'une unité-source avec une unité-cible. L'opération traduisante repose d'ailleurs sur l'équivalence énonciative, textuelle ou discursive plutôt que l'équivalence relative à des unités lexicales.

Conclusion

On pourrait finalement dire que, avant d'entreprendre une opération traduisante, il faut risquer de se trouver confronté à certains problèmes. Le problème principal est celui de la recherche d'équivalence entre deux langues et surtout parmi des termes dans des domaines d'activités très diverses de toutes ces deux langues. Depuis F. de Saussure les linguistes nous démontrent qu'il n'y a pas d'équivalence exacte d'une langue à l'autre. De ce fait, le but essentiel de l'opération traduisante est de fonder des équivalences entre des unités de la langue-source et celles de la langue-cible. Lorsque l'on remarque qu'il s'agit de transmettre un certain sens au niveau du contenu de l'information, la dimension du problème se canalise vers certains caractères psycholinguistiques, référentiels, socio-culturels. En ce cas une langue n'est qu'un véhicule qui fonde une communication en soi. Au passage à l'opération traduisante les données conceptuelles en situation de cette langue sont des matériaux informatifs à traduire. Les contenus des messages, non des unités[24] facilitent donc l'opération, en tenant compte de la situation où s'actualise le message. Il faut souligner que «le traducteur se trouve être non seulement un médiateur au niveau des systèmes linguistiques, mais un médiateur de situation»[25]. Tout message nécessite naturellement, une situation  apparente. Ce qui est essentiellement transféré d'une langue à l'autre c'est le message. Il est très significatif en effet que ce soit «le message (…) qu'il s'agit de faire passer dans le texte d'arrivée, non les structures du texte du départ porteuses de ce message»[26], qui amène l'identité de l'information à travers la différence des langues.
Pour arriver à la traduction idéale, il ne suffit pas de savoir les caractéristiques socio-culturelles d'une langue à traduire, il est important, en outre, de concevoir ce que sont des genres de traduction qui ont des impératifs spécifiques[27] et ce qu'est le but de l'opération. Il va de soi qu'il existe de nombreux modes ou façons de traduire. La clé du succès dans l'opération traduisante est donc avant tout l'aptitude à disposer de toute la documentation nécessaire dans le domaine ou genre à traduire. Malgré cette aptitude, lorsque l'étudiant (ou le traducteur) a rencontré des passages intraduisibles, il fait obligatoirement et naturellement son choix parmi divers comportements libres : la modulation, l'emprunt, le calque, l'adaptation, etc.
Le problème de l'équivalence peut donc être résolu par la connaissance morpho-syntaxique, lexicologique et stylistique des deux langues. Par la suite, il faut écarter l'ignorance culturelle, objective et scientifique, qui existe dans l'arrière plan de l'opération traduisante. D'autre part, l'étudiant doit apprendre les fonctions des unités grammaticales plutôt que d'apprendre les règles grammaticales traditionnelles, à savoir l'apprentissage, dans l’exemple il va à l’école, à caractère fonctionnel de à qui est la préposition. Dans les discours scolaires on doit s’orienter vers les exemples de méthode de grammaire fonctionnelle-traduction, mais assurément avec la théorie et la pratique de l'opération traduisante.
Même si «l'opération traduisante est un processus si complexe»[28] les difficultés dans l'enseignement de traduction doivent être analysées avec le plus de précisions possible ; et on doit être assuré du maintien des recherches sur le système d'analyses linguistiques ou sur le système d'équivalences conceptuelles entre les actes de parole dans les langues.
Pour construire l'infrastructure de l'opération traduisante, la grammaire seule n'est pas une arme suffisante. «Il faudrait donc adjoindre à l'enseignement de la grammaire un enseignement sérieux du lexique élaboré selon des principes de lexicologie»[29]. En dehors des informations données aux étudiants au sujet du domaine dont ils ont besoin, il est nécessaire de les informer des divergences des contextes socio-culturels, géographiques et même civilisationnels. Et les pratiques exercées abondamment en classe aideront à résoudre les problèmes des apprenants et à repérer les fautes commises par eux-mêmes. En outre il convient, à notre avis, de faire des études contrastives des textes déjà traduits, sans doute à la suite de l'acquisition d'un bagage cognitif.

* * *

Cette présente étude a tenté de synthétiser des réflexions méthodologiques sur les problèmes de l'opération traduisante. Notre proposition est que la traduction doit aussi être étudiée en soi-même, ainsi que la linguistique étudie la langue pour elle-même  et en elle-même.
Il est vrai que, pour bien traduire, il faut bien connaître les deux langues en présence et le domaine dont revèle le texte à traduire. «Traduire c'est changer de structure linguistique en essayant de préserver l'identité du contenu»[30], autrement dit l'équivalence sémantique et stylistique. Le traducteur, jouant un rôle d'intermédiaire doit, en conséquence, transférer le message qui est «le pivot de l'opération traduisante»[31].
Il conviendrait de terminer notre travail en souhaitant pouvoir continuer nos études relatives à la traductologie et à la pédagogie de la traduction, et en citant Ladmiral : «la traduction est une activité humaine universelle, dans le temps comme dans l'espace ; elle a été nécessaire à toutes les époques»[32]. On doit, pour cette raison, prétendre à la traduction parfaite et idéale dans tous les milieux communicationnels, en explorant sans doute les problèmes et les difficultés traductionnels qui nous entourent.

               

ABSTRACT

               
In this study, wich analyzes the translation problems and methods arising in the communication situations, and provides a large projection for the function of it in language teaching, it has been put forth in a linguistically approach that a good translation involves the knowledge of the source and target languages. It has been clarified within this study that in order to solve the theoretical and methodological problems of the translation studies ; wich is regarded only as a device and a supplementary exercise in language teaching, applied linguistics covered with the linguistics theories conveys a role of intersection of the methodological necessities.
                Another point under discussion is that it is not only satisfactory to focus on having the knowledge of the two languages for the sake of an ideal translation in order to solve the translation problems and requiring to analyze the translation in itself and for itself, but also it is essential to provide students with contrastive and some of the terms related to the linguistic facts (equivalance, not overlapping, formal/stylistic structure, connotative/referential construction, semantic transfering, communicative situation, socio-cultural context, deep structure, etc) should also be taught in detail.
  
BIBLIOGRAPHIE

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3.        JAKOBSON, R., Essais de linguistique générale,  trad.fr., Paris, Minuit, 1963.
4.        LADMIRAL,  J.-R., Traduire : théorème pour la traduction,  Paris, Payot, 1979.
5.        MARTINET, A., «Une langue et le monde», Dilbilim  V, 1980.
6.        MARTINET, A., Eléments de linguistique générale,  Armand Colin,1980 (1970),.
7.        MOUNIN, G., «Introduction linguistique aux problèmes de la traduction» , Le Français  dans le monde,  no.54, 1968.
8.        PERGNIER, M., «La traduction, les structures linguistiques et le sens», La traduction de la théorie à la didactique, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1986.
9.        PERGNIER, M., Les fondements sociolinguistiques de la traduction, Paris, Champion, 1980.
10.     TATILLON, C., «Place de la linguistique en pédagogie de la traduction», La traduction de la théorie à la didactique, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1986.
11.     VARDAR, B., (propos recuillis par), "Un entretien avec Mario Wandruzka", Dilbilim V,  1980.
12.     VARDAR, B., «Dilbilim Açısından Çeviri», Türk Dili,  no.322, 1978.
13.     VARDAR, B., «Traduction et terminologie dans un cursus d'études françaises», FDE,  no.10, 1982.



[1] TATILLON, C., «Place de la linguistique en pédagogie de la traduction», La traduction de la théorie à la didactique, Lille, Presses universitaires de Lille, 1986, p.56-57.
[2] LADMIRAL,  J.-R., Traduire : théorème pour la traduction,  Paris, Payot, 1979,  p.115.
[3] VARDAR, B., «Dilbilim Açısından Çeviri», Türk Dili,  no.322, 1978, p.67.
[4] MARTINET, A., Eléments de linguistique générale,  Armand Colin,1980 (1970),  p.12.
[5] VARDAR, B., «Traduction et terminologie dans un cursus d'études françaises», FDE,  no.10, 1982,  pp.10-11.                                                                                                                                
[6] Ibid.,  p.12.
[7] LADMIRAL, J.-R., op.cit., p.30.
[8] VARDAR, B., (propos recuillis par), "Un entretien avec Mario Wandruzka", Dilbilim V,  1980, p.60.
[9] MARTINET,  A.,  op.cit.,  p.30.
[10] Ibid.
[11] JAKOBSON, R., Essais de linguistique générale,  trad.fr., Paris, Minuit, 1963, p.80.
[12] VARDAR, B., op. cit., p.13.
[13] MOUNIN, G., «Introduction linguistique aux problèmes de la traduction» , Le Français  dans le monde,  no.54, 1968.
[14] VARDAR, B., op.cit., p.12.
[15] MARTINET, A., «Une langue et le monde», Dilbilim  V, 1980, p.1.
[16] JAKOBSON, R., op.cit., p.96.
[17] LADMIRAL, J.-R., op.cit., p.145.
[18] Ibid., p.73.
[19] Ibid., p.60.
[20] Ibid., p.50.
[21] Ibid., p.44.
[22] Ibid., p.144.
[23] BALLARD, M., «La traduction révèle-t-elle d'une pédagogie?», La traduction de la théorie à la didactique, Lille, Presses universitaires de Lille., 1986, p.16.
[24] Comme le remarque Jakobson, «en traduisant d'une langue, on substitue des messages dans l'une des langues, non à des unités séparées, mais à des messages entiers de l'autre langue. Cette traduction est une forme du discours indirect ; le traducteur recode et retransmet un message reçu d'une autre source. Ainsi la traduction implique deux messages équivalents dans deux codes différents». Cf., op.cit., p.80.
[25] PERGNIER, M., «La traduction, les structures linguistiques et le sens», La traduction de la théorie à la didactique, Lille, Presses universitaires de Lille, 1986, p.63.
[26] TATILLON, C., op.cit., p.59.
[27] «On ne traduit pas de la même façon un roman, un poème, un film, une conférence internationale». Cf., CARY, E., Comment faut-il traduire?, Lille, Presse Universitaire de Lille, 1985, p.17.
[28] BALLARD, M., op.cit., p.14.
[29] Ibid., p.24.
[30] TATILLON, C., op.cit., p.57.
[31] PERGNIER, M., Les fondements sociolinguistiques de la traduction, Paris, Champion, 1980, p.32.
[32] LADMIRAL, J.-R., op.cit., p.89.m


(Atatürk Üniversitesi Kazım Karabekir Eğitim Fakültesi Dergisi, Sayı 5, 2002)

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